Christine Cougoule

Je travaille à partir de fibres végétales et de papier recyclé, que je transforme selon un processus
entièrement artisanal. Mûrier, chanvre, lokta, feuilles glanées dans la nature : chaque
matière est choisie pour sa texture, sa transparence, sa résistance. Je fabrique mes feuilles une à
une, à la main, dans le respect des gestes fondamentaux du papetier, tout en les adaptant à ma
recherche plastique.
Mon travail s’articule autour de deux axes.
Le premier explore la matière végétale brute : des feuilles transformées en dentelles fragiles,
comme des empreintes du vivant. Le second, plus épuré, met en jeu des papiers neutres – blanc,
grège – qui dialoguent avec la lumière. Ces pièces sont suspendues ou légèrement décollées du
mur pour faire vibrer les ombres, souligner la porosité, la légèreté, le vide.
C’est un travail lent, ancré dans le geste, la transformation, l’observation. Une pratique qui relève à
la fois de l’artisanat d’art et de la contemplation. Je cherche à révéler ce que le végétal contient de
silence, d’infime, d’éphémère. À travers cette matière, je m’attache à une forme d’épure qui invite à
ralentir et à regarder autrement.